Angels' hierarchy

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2024, Dec 27

This symbolic cycle comes to an end. What panache, what a finale, feverish and tightrope-walking. Below, under the long webs of mist, laughter, the echoes of fat coughs, voices too high up and applause. Everyone has come, except the demons. Comfort and extrapolation disappear as they settle in. A heavy slap in the face, countered by a red smile of bravery. Nothing is immutable. Every prospect is exhilarating.

Ce cycle symbolique s'achève. Quel panache, quel final, enfiévré et funambule. En contrebas, sous les longues trames de brume, les rires, les échos de toux grasses, les voix trop perchées et les applaudissements. Tous sont venus, hormis les démons. Le confort et les extrapolations disparaissent alors même qu’ils s’installent. Une baffe lourde à laquelle on rétorque un sourire rouge de bravoure. Rien n’est immuable. Toute perspective est exaltante.

2024, Dec 12

We went to see if the ocean hadn't retreated in our absence, finally tired of mankind. Exposing a viscous soil, raw, contracting in spasms under the assaults of the winds. We would have seen for the first time the bare feet of the lighthouses, the hopping of the haggard fish and the ships stuck in the mud, scattered on a gentle slope before a steep fall into the ocean valleys. But it was there, waiting for us, deliberate and petty, intent on robbing us of our sight in a supernatural flash.

Nous sommes allés voir si l'océan ne s'était pas retiré en notre absence, enfin las des hommes. Mettant à nu un sol visqueux, à vif, se contractant en spasmes sous les assauts des vents. Nous aurions observés pour la première fois les pieds nus des phares, le sautillement des poissons hagards et les navires cloués dans la vase, clairsemés sur un relief en pente douce avant une chute abrupte dans les vallées océaniques. Il était pourtant bien là, il nous attendait, intentionnel et mesquin, il a tenu à nous a ôter la vue dans un éclat surnaturel.

2024, Dec 12

2024, Nov 26

We went to see if the ocean hadn't retreated in our absence, finally tired of mankind. Exposing a viscous soil, raw, contracting in spasms under the assaults of the winds. We would have seen for the first time the bare feet of the lighthouses, the hopping of the haggard fish and the ships stuck in the mud, scattered on a gentle slope before a steep fall into the ocean valleys. But it was there, waiting for us, deliberate and petty, intent on robbing us of our sight in a supernatural flash.

Nous sommes allés voir si l'océan ne s'était pas retiré en notre absence, enfin las des hommes. Mettant à nu un sol visqueux, à vif, se contractant en spasmes sous les assauts des vents. Nous aurions observés pour la première fois les pieds nus des phares, le sautillement des poissons hagards et les navires cloués dans la vase, clairsemés sur un relief en pente douce avant une chute abrupte dans les vallées océaniques. Il était pourtant bien là, il nous attendait, intentionnel et mesquin, il a tenu à nous a ôter la vue dans un éclat surnaturel.

Cracked paintings, spirals towards the 5th floor in the hierarchy of angels, my eyes burn with impatience to know what's next, all that's next. The luminous paddles of the lighthouse of a city without an ocean stir up clammy darkness, warning the ambitious who have come to take part in the feast not to break their bones at full speed on their chimeras.

Paris, a rare interlude in the scent of woodwax, black coffee and urgency. We become anonymous and hasty with ease. Irritable underground cockroaches. The constant delay, the contraction of time. Early-morning departures at forbidden times, mute and witness to the beads of rain running down all the soiled windows in the world.

Peintures craquelées, spirales vers le 5ème étage de la hiérarchie des anges, mes yeux brûlent d’impatience de connaître la suite, toutes les suites. Les pales lumineuses du phare d’une ville sans océan brassent des ténèbres moites, mettant en garde les ambitieux venus prendre part au festin de ne pas se briser les os à pleine vitesse sur leurs chimères.

Paris, parenthèse rare dans les effluves de cire à bois, de café noir et d’urgence. Avec aisance nous redevenons anonymes et hâtifs. Cafards souterrains irritables. Le retard permanent, la contraction du temps. Les départs au petit matin à des horaires interdits, muets et témoins du cheminement des perles de pluie le long de toutes les vitres souillées du monde.

2024, Nov 26

Cracked paintings, spirals towards the 5th floor in the hierarchy of angels, my eyes burn with impatience to know what's next, all that's next. The luminous paddles of the lighthouse of a city without an ocean stir up clammy darkness, warning the ambitious who have come to take part in the feast not to break their bones at full speed on their chimeras.

Paris, a rare interlude in the scent of woodwax, black coffee and urgency. We become anonymous and hasty with ease. Irritable underground cockroaches. The constant delay, the contraction of time. Early-morning departures at forbidden times, mute and witness to the beads of rain running down all the soiled windows in the world.

Peintures craquelées, spirales vers le 5ème étage de la hiérarchie des anges, mes yeux brûlent d’impatience de connaître la suite, toutes les suites. Les pales lumineuses du phare d’une ville sans océan brassent des ténèbres moites, mettant en garde les ambitieux venus prendre part au festin de ne pas se briser les os à pleine vitesse sur leurs chimères.

Paris, parenthèse rare dans les effluves de cire à bois, de café noir et d’urgence. Avec aisance nous redevenons anonymes et hâtifs. Cafards souterrains irritables. Le retard permanent, la contraction du temps. Les départs au petit matin à des horaires interdits, muets et témoins du cheminement des perles de pluie le long de toutes les vitres souillées du monde.

We went to see if the ocean hadn't retreated in our absence, finally tired of mankind. Exposing a viscous soil, raw, contracting in spasms under the assaults of the winds. We would have seen for the first time the bare feet of the lighthouses, the hopping of the haggard fish and the ships stuck in the mud, scattered on a gentle slope before a steep fall into the ocean valleys. But it was there, waiting for us, deliberate and petty, intent on robbing us of our sight in a supernatural flash.

Nous sommes allés voir si l'océan ne s'était pas retiré en notre absence, enfin las des hommes. Mettant à nu un sol visqueux, à vif, se contractant en spasmes sous les assauts des vents. Nous aurions observés pour la première fois les pieds nus des phares, le sautillement des poissons hagards et les navires cloués dans la vase, clairsemés sur un relief en pente douce avant une chute abrupte dans les vallées océaniques. Il était pourtant bien là, il nous attendait, intentionnel et mesquin, il a tenu à nous a ôter la vue dans un éclat surnaturel.

2024, Oct 20

We've bought another flat. The violence of the storm makes my insides shake, after the explosion of light, the waiting, the excitement mixed with worry. It's rinsed away the dust that's still rolling off my tongue, and some of the paint splatters may never go away. I challenge fatigue to a game whose rules it invented. It's fading away, no more than an echo.

Nous avons acheté un autre appartement. La violence de l’orage fait trembler mes entrailles, après l’explosion de lumière, l’attente, l’excitation mêlée d’inquiétude. Il est venu rincer la poussière qui roule encore sous ma langue, certaines éclaboussures de peintures ne partiront peut-être jamais. Je défie la fatigue à un jeu dont elle a inventé les règles. Il s’éloigne, il n’est plus qu’un écho.

2024, Oct 24

La dernière Jetée. Long, on the edge of the city, on one side numb boats, on the other the departure of the blue and inert immensity, which is linked to the sky. It is reached by a narrow bridge with skinny feet, eaten away by salt and shells. Once crossed, it unfurls until it disappears at the junction of the elements. Vague silhouettes sometimes cross the bridge and begin a march that never ends, in a silence of beating heart and introspection, towards the moorings of phantom cargo ships on the other side of the world.

La dernière Jetée. Longue, au bord de la ville, sur un flanc les bateaux engourdis qui se gèlent les couilles, sur l’autre le départ de l’immensité bleue et inerte, qui se lie au ciel. On y accède par un pont étroit aux pieds maigres, rongés de sel et de coquilles. Une fois traversé, elle se déroule jusqu’à disparaître à la jonction des éléments. Des silhouettes vagues le traversent parfois et débutent une marche qui ne finit jamais, dans un silence de coeur battant et d’introspection, vers les amarres de cargo fantômes, de l’autre côté du monde.

The last pier. Long, on the edge of the city, on one side numb boats, on the other the departure of the blue and inert immensity, which is linked to the sky. It is reached by a narrow bridge with skinny feet, eaten away by salt and shells. Once crossed, it unfurls until it disappears at the junction of the elements. Vague silhouettes sometimes cross the bridge and begin a march that never ends, in a silence of beating heart and introspection, towards the moorings of phantom cargo ships on the other side of the world.

La dernière Jetée. Longue, au bord de la ville, sur un flanc les bateaux engourdis qui se gèlent les couilles, sur l’autre le départ de l’immensité bleue et inerte, qui se lie au ciel. On y accède par un pont étroit aux pieds maigres, rongés de sel et de coquilles. Une fois traversé, elle se déroule jusqu’à disparaître à la jonction des éléments. Des silhouettes vagues le traversent parfois et débutent une marche qui ne finit jamais, dans un silence de coeur battant et d’introspection, vers les amarres de cargo fantômes, de l’autre côté du monde.

2024, Oct 24

I like to write on trains, specifically, words abound there without searching, balanced and stripped, without project, like small crescents of energy that emanate then freeze in a screen or a dirty window. They'll disappear when the next cleaning crew comes along.

J’aime écrire dans les trains, spécifiquement, les mots y abondent sans recherche, en équilibre et dépouillés, sans projet, comme de petits croissants d’énergie qui émanent puis se figent dans un écran ou une vitre sale. Ils disparaîtront au passage de la prochaine équipe de nettoyage.

2025, Feb 01 - “City White” - “Ville Blanche”

2024, Dec 27

2024, Dec 27

He passed behind, city white, at first tiny, then immense, absent traitor lapping at the gutters, leaving a lazy and warm imprint on the eroded limestone, just convincing enough to stir the delight of birds.

Il est passé derrière la ville blanche, infime puis infini, traître absent lapant les gouttières, apposant une empreinte molle et tiède sur les calcaires rongés, juste assez convaincant pour susciter le délice des oiseaux.

This symbolic cycle comes to an end. What panache, what a finale, feverish and tightrope-walking. Below, under the long webs of mist, laughter, the echoes of fat coughs, voices too high up and applause. Everyone has come, except the demons. Comfort and extrapolation disappear as they settle in. A heavy slap in the face, countered by a red smile of bravery. Nothing is immutable. Every prospect is exhilarating.

Ce cycle symbolique s'achève. Quel panache, quel final, enfiévré et funambule. En contrebas, sous les longues trames de brume, les rires, les échos de toux grasses, les voix trop perchées et les applaudissements. Tous sont venus, hormis les démons. Le confort et les extrapolations disparaissent alors même qu’ils s’installent. Une baffe lourde à laquelle on rétorque un sourire rouge de bravoure. Rien n’est immuable. Toute perspective est exaltante.

This symbolic cycle comes to an end. What panache, what a finale, feverish and tightrope-walking. Below, under the long webs of mist, laughter, the echoes of fat coughs, voices too high up and applause. Everyone has come, except the demons. Comfort and extrapolation disappear as they settle in. A heavy slap in the face, countered by a red smile of bravery. Nothing is immutable. Every prospect is exhilarating.

Ce cycle symbolique s'achève. Quel panache, quel final, enfiévré et funambule. En contrebas, sous les longues trames de brume, les rires, les échos de toux grasses, les voix trop perchées et les applaudissements. Tous sont venus, hormis les démons. Le confort et les extrapolations disparaissent alors même qu’ils s’installent. Une baffe lourde à laquelle on rétorque un sourire rouge de bravoure. Rien n’est immuable. Toute perspective est exaltante.

2025, Feb 27 - “The caress of Colossi” - “La caresse des Colosses”

2024, Dec 12

2024, Dec 12

Braving a winter of tension, setting out to inspect the ridges of a city where souls hide behind heavy panes of glass, dulling their senses, veiling their eyes. Wondering how much longer they can endure.

Brushing against the caress of Colossi screaming in rage. They cloak the reefs in frothy, yellowish spray, surging wildly. Then they retreat, compress, feigning a deceptive calm before spilling over everything. Abrasive.

A ritual nestled in a narrow cove. Faceless shadows summon their courage, foam lapping at their thighs, touching the white tongues of water without being swallowed by them. Sated by the offering.

Braver un hiver en tension, partir inspecter les crêtes d’une ville aux âmes recluses derrière de lourdes vitres anesthésiant leurs sens, couvrant leurs yeux. Se demandant combien de temps encore.

Frôler la caresse de Colosses qui hurlent de rage. Ils enrobent les récifs d’une écume jaunâtre et jaillissante. Ils se retirent, se tassent, feignent une accalmie traîtresse avant de se déverser en tout. Abrasifs.

Un rituel niché dans une crique étroite. Quelques ombres sans visage sollicitent leur courage, la bave à mi-cuisse, et touchent les langues blanches sans qu’elles ne les avalent. Rassasiées d’une offrande.

We went to see if the ocean hadn't retreated in our absence, finally tired of mankind. Exposing a viscous soil, raw, contracting in spasms under the assaults of the winds. We would have seen for the first time the bare feet of the lighthouses, the hopping of the haggard fish and the ships stuck in the mud, scattered on a gentle slope before a steep fall into the ocean valleys. But it was there, waiting for us, deliberate and petty, intent on robbing us of our sight in a supernatural flash.

Nous sommes allés voir si l'océan ne s'était pas retiré en notre absence, enfin las des hommes. Mettant à nu un sol visqueux, à vif, se contractant en spasmes sous les assauts des vents. Nous aurions observés pour la première fois les pieds nus des phares, le sautillement des poissons hagards et les navires cloués dans la vase, clairsemés sur un relief en pente douce avant une chute abrupte dans les vallées océaniques. Il était pourtant bien là, il nous attendait, intentionnel et mesquin, il a tenu à nous a ôter la vue dans un éclat surnaturel.

We went to see if the ocean hadn't retreated in our absence, finally tired of mankind. Exposing a viscous soil, raw, contracting in spasms under the assaults of the winds. We would have seen for the first time the bare feet of the lighthouses, the hopping of the haggard fish and the ships stuck in the mud, scattered on a gentle slope before a steep fall into the ocean valleys. But it was there, waiting for us, deliberate and petty, intent on robbing us of our sight in a supernatural flash.

Nous sommes allés voir si l'océan ne s'était pas retiré en notre absence, enfin las des hommes. Mettant à nu un sol visqueux, à vif, se contractant en spasmes sous les assauts des vents. Nous aurions observés pour la première fois les pieds nus des phares, le sautillement des poissons hagards et les navires cloués dans la vase, clairsemés sur un relief en pente douce avant une chute abrupte dans les vallées océaniques. Il était pourtant bien là, il nous attendait, intentionnel et mesquin, il a tenu à nous a ôter la vue dans un éclat surnaturel.

2025, Jan 05 - “End of an apnea” - “Fin d'une apnée”

2024, Nov 26

2024, Nov 26

Regurgitated, just in time for the sunset of the century, moving, delirious, feet anchored in the foaming ebb of an unstable ocean, a synesthesia, scents from a perfume gifted at Christmas—a visual cacophony.

Before, days secluded, fleeing a bloodless sky, watching our children grow hour by hour, crafting seashells with their own hands, then turning them into necklaces offered without so much as a glance.

Swallowed, steeped in disorder, the furs, the warm belly of a home that consumed us, ready for goodbyes for months now, with nothing left to lose. Swearing. Wiping away the condensation’s mold.

Like the end of an apnea, the descent from high stakes, the recalibration of a rhythm almost pure. This exception should become the rule, sparking an exodus.

Régurgités, juste à temps pour le coucher de soleil du siècle, émouvant, en démence, les pieds fixés dans les reflux mousseux d’un océan instable, synesthésie, effluves d’un parfum offert à Noël, Vacarme visuel.

Avant, les jours reclus, fuyant un ciel exsangue, observant nos enfants grandir d’une heure à l’autre, produire des coquillages de leurs propres mains, puis en faire des colliers offerts sans un regard.

Avalés, baignants dans le désordre, les fourrures, le ventre chaud d’une demeure prête aux adieux depuis des mois et qui n’a plus rien à perdre. Jurer. Essuyer les moisissures de condensation.

Comme la fin d’une apnée, la désescalade des enjeux, le calibrage d’un rythme à peu près pur. Cette exception devrait devenir la règle, engendrer un exode.

Cracked paintings, spirals towards the 5th floor in the hierarchy of angels, my eyes burn with impatience to know what's next, all that's next. The luminous paddles of the lighthouse of a city without an ocean stir up clammy darkness, warning the ambitious who have come to take part in the feast not to break their bones at full speed on their chimeras.

Paris, a rare interlude in the scent of woodwax, black coffee and urgency. We become anonymous and hasty with ease. Irritable underground cockroaches. The constant delay, the contraction of time. Early-morning departures at forbidden times, mute and witness to the beads of rain running down all the soiled windows in the world.

Peintures craquelées, spirales vers le 5ème étage de la hiérarchie des anges, mes yeux brûlent d’impatience de connaître la suite, toutes les suites. Les pales lumineuses du phare d’une ville sans océan brassent des ténèbres moites, mettant en garde les ambitieux venus prendre part au festin de ne pas se briser les os à pleine vitesse sur leurs chimères.

Paris, parenthèse rare dans les effluves de cire à bois, de café noir et d’urgence. Avec aisance nous redevenons anonymes et hâtifs. Cafards souterrains irritables. Le retard permanent, la contraction du temps. Les départs au petit matin à des horaires interdits, muets et témoins du cheminement des perles de pluie le long de toutes les vitres souillées du monde.

Cracked paintings, spirals towards the 5th floor in the hierarchy of angels, my eyes burn with impatience to know what's next, all that's next. The luminous paddles of the lighthouse of a city without an ocean stir up clammy darkness, warning the ambitious who have come to take part in the feast not to break their bones at full speed on their chimeras.

Paris, a rare interlude in the scent of woodwax, black coffee and urgency. We become anonymous and hasty with ease. Irritable underground cockroaches. The constant delay, the contraction of time. Early-morning departures at forbidden times, mute and witness to the beads of rain running down all the soiled windows in the world.

Peintures craquelées, spirales vers le 5ème étage de la hiérarchie des anges, mes yeux brûlent d’impatience de connaître la suite, toutes les suites. Les pales lumineuses du phare d’une ville sans océan brassent des ténèbres moites, mettant en garde les ambitieux venus prendre part au festin de ne pas se briser les os à pleine vitesse sur leurs chimères.

Paris, parenthèse rare dans les effluves de cire à bois, de café noir et d’urgence. Avec aisance nous redevenons anonymes et hâtifs. Cafards souterrains irritables. Le retard permanent, la contraction du temps. Les départs au petit matin à des horaires interdits, muets et témoins du cheminement des perles de pluie le long de toutes les vitres souillées du monde.

2024, Oct 24

To the west of nothingness, a few moments to question ourselves, to pay neutral attention to the mechanisms at work that drive us to move, to expatriate ourselves, to leave. When a whole life could be spent marvelling at a stretch of forest or a Parisian arrondissement. Attentive, motionless, captivated by the complexity of days, constantly renewed. Choosing to leave everything unfinished, never finishing because of a taste for imperfection, for those small destructions that call for rebuilding, for inspecting those who accompany us and what we leave behind, out of hygiene. Finally, probably because movement is a life drive, and the immobility that reassures some generates an age-old terror in others.

À l’Ouest du néant, quelques instants pour s’interroger, poser une attention neutre sur les mécanismes à l’œuvre qui poussent à se déplacer, s’expatrier, partir. Alors qu’une vie entière pourrait être vécue dans l’émerveillement d’une portion de forêt ou d’un arrondissement parisien. Attentifs, immobiles, captivés par la complexité des jours, sans cesse renouvelée. Choisir de tout laisser inachevé, ne jamais finir par goût de l’imperfection, de ces petites destructions qui appellent à rebâtir, à inspecter ceux qui nous accompagnent et ce que l’ont laissera, par hygiène. Enfin, probablement car le mouvement est une pulsion de vie, et que l’immobilité qui rassure certains génère une terreur séculaire chez d’autres.


2024, Sep 24

The sky is low, petrol blue, desaturated in places, the opaque clouds dotted with diffuse white veins, the residue of light that has failed to break through. I'm on my way back, accomplished, exceptionally inefficient. The train is barely moving, slipping against the brambles and desolate cottages, in this barren countryside, in this life in which nothing ever happens, at the edge of the track, in the heart of the void. A few kilometres away, the sky is pierced, the circumference of a locality, an agricultural cooperative. A warm citrus light, studded with stones, pours down in 5 thick columns, caught by gravity. A shape detaches itself from the clouds, an incandescent protuberance. It begins its descent with the

Le ciel est bas, bleu pétrole, desaturé par endroits, les nuages opaques jalonnés de veines blanches diffuses, résidus d’une lumière qui n’a pas réussi à percer. Je suis sur le retour, accompli, exceptionnellement inefficace. Le train avance à peine, glisse contre les ronces et les pavillons désolés, dans cette campagne rase, dans cette vie dans laquelle jamais rien n’arrive, au bord du rail, au coeur du vide. À quelques kilomètres, la nappe du ciel est percée, la circonférence d’un lieu-dit, d’une coopérative agricole. Une lumière d’agrume, constellée et tiède, se déverse en 5 colonnes épaisses, happée par la gravité. Une forme se détache des nuages, protubérance incandescente. Elle amorce sa descente avec la lenteur des hautes sphères alors que je la perd de vue derrière un paysage obstacle et quelques cabines de chasse.

2024, Sep 24

Take yourself by the hand, go out for a walk in the company of ideas that have lost their minds, bickering and fighting in an old canvas bag, let them extract themselves, take flight, catch up with the more whimsical ones to give them a break from walking. Being a little cold, looking for the wind that hides and a form of intensity, an epiphany. Return when the muscles suggest it. Start again the next day.

Se prendre par la main, sortir marcher en compagnie d’idées qui ont perdu l’esprit, chamaillant et bataillant dans un vieux sac en toile, les laisser s’extraire, s’envoler, rattraper les plus fantasques pour leur accorder une pause dans la marche. Avoir un peu froid, chercher le vent qui se cache et une forme d’intensité, une épiphanie. Rentrer quand les muscles le suggèrent. Recommencer le lendemain.

2024, Oct 24

To the west of nothingness, a few moments to question ourselves, to pay neutral attention to the mechanisms at work that drive us to move, to expatriate ourselves, to leave. When a whole life could be spent marvelling at a stretch of forest or a Parisian arrondissement. Attentive, motionless, captivated by the complexity of days, constantly renewed. Choosing to leave everything unfinished, never finishing because of a taste for imperfection, for those small destructions that call for rebuilding, for inspecting those who accompany us and what we leave behind, out of hygiene. Finally, probably because movement is a life drive, and the immobility that reassures some generates an age-old terror in others.

À l’Ouest du néant, quelques instants pour s’interroger, poser une attention neutre sur les mécanismes à l’œuvre qui poussent à se déplacer, s’expatrier, partir. Alors qu’une vie entière pourrait être vécue dans l’émerveillement d’une portion de forêt ou d’un arrondissement parisien. Attentifs, immobiles, captivés par la complexité des jours, sans cesse renouvelée. Choisir de tout laisser inachevé, ne jamais finir par goût de l’imperfection, de ces petites destructions qui appellent à rebâtir, à inspecter ceux qui nous accompagnent et ce que l’ont laissera, par hygiène. Enfin, probablement car le mouvement est une pulsion de vie, et que l’immobilité qui rassure certains génère une terreur séculaire chez d’autres.


2024, Sep 24

The sky is low, petrol blue, desaturated in places, the opaque clouds dotted with diffuse white veins, the residue of light that has failed to break through. I'm on my way back, accomplished, exceptionally inefficient. The train is barely moving, slipping against the brambles and desolate cottages, in this barren countryside, in this life in which nothing ever happens, at the edge of the track, in the heart of the void. A few kilometres away, the sky is pierced, the circumference of a locality, an agricultural cooperative. A warm citrus light, studded with stones, pours down in 5 thick columns, caught by gravity. A shape detaches itself from the clouds, an incandescent protuberance. It begins its descent with the

Le ciel est bas, bleu pétrole, desaturé par endroits, les nuages opaques jalonnés de veines blanches diffuses, résidus d’une lumière qui n’a pas réussi à percer. Je suis sur le retour, accompli, exceptionnellement inefficace. Le train avance à peine, glisse contre les ronces et les pavillons désolés, dans cette campagne rase, dans cette vie dans laquelle jamais rien n’arrive, au bord du rail, au coeur du vide. À quelques kilomètres, la nappe du ciel est percée, la circonférence d’un lieu-dit, d’une coopérative agricole. Une lumière d’agrume, constellée et tiède, se déverse en 5 colonnes épaisses, happée par la gravité. Une forme se détache des nuages, protubérance incandescente. Elle amorce sa descente avec la lenteur des hautes sphères alors que je la perd de vue derrière un paysage obstacle et quelques cabines de chasse.

The last pier. Long, on the edge of the city, on one side numb boats, on the other the departure of the blue and inert immensity, which is linked to the sky. It is reached by a narrow bridge with skinny feet, eaten away by salt and shells. Once crossed, it unfurls until it disappears at the junction of the elements. Vague silhouettes sometimes cross the bridge and begin a march that never ends, in a silence of beating heart and introspection, towards the moorings of phantom cargo ships on the other side of the world.

La dernière Jetée. Longue, au bord de la ville, sur un flanc les bateaux engourdis qui se gèlent les couilles, sur l’autre le départ de l’immensité bleue et inerte, qui se lie au ciel. On y accède par un pont étroit aux pieds maigres, rongés de sel et de coquilles. Une fois traversé, elle se déroule jusqu’à disparaître à la jonction des éléments. Des silhouettes vagues le traversent parfois et débutent une marche qui ne finit jamais, dans un silence de coeur battant et d’introspection, vers les amarres de cargo fantômes, de l’autre côté du monde.

2024, Sep 24

Take yourself by the hand, go out for a walk in the company of ideas that have lost their minds, bickering and fighting in an old canvas bag, let them extract themselves, take flight, catch up with the more whimsical ones to give them a break from walking. Being a little cold, looking for the wind that hides and a form of intensity, an epiphany. Return when the muscles suggest it. Start again the next day.

Se prendre par la main, sortir marcher en compagnie d’idées qui ont perdu l’esprit, chamaillant et bataillant dans un vieux sac en toile, les laisser s’extraire, s’envoler, rattraper les plus fantasques pour leur accorder une pause dans la marche. Avoir un peu froid, chercher le vent qui se cache et une forme d’intensité, une épiphanie. Rentrer quand les muscles le suggèrent. Recommencer le lendemain.

2024, Oct 20

We've bought another flat. The violence of the storm makes my insides shake, after the explosion of light, the waiting, the excitement mixed with worry. It's rinsed away the dust that's still rolling off my tongue, and some of the paint splatters may never go away. I challenge fatigue to a game whose rules it invented. It's fading away, no more than an echo.

Nous avons acheté un autre appartement. La violence de l’orage fait trembler mes entrailles, après l’explosion de lumière, l’attente, l’excitation mêlée d’inquiétude. Il est venu rincer la poussière qui roule encore sous ma langue, certaines éclaboussures de peintures ne partiront peut-être jamais. Je défie la fatigue à un jeu dont elle a inventé les règles. Il s’éloigne, il n’est plus qu’un écho.

2024, Oct 24

La dernière Jetée. Long, on the edge of the city, on one side numb boats, on the other the departure of the blue and inert immensity, which is linked to the sky. It is reached by a narrow bridge with skinny feet, eaten away by salt and shells. Once crossed, it unfurls until it disappears at the junction of the elements. Vague silhouettes sometimes cross the bridge and begin a march that never ends, in a silence of beating heart and introspection, towards the moorings of phantom cargo ships on the other side of the world.

La dernière Jetée. Longue, au bord de la ville, sur un flanc les bateaux engourdis qui se gèlent les couilles, sur l’autre le départ de l’immensité bleue et inerte, qui se lie au ciel. On y accède par un pont étroit aux pieds maigres, rongés de sel et de coquilles. Une fois traversé, elle se déroule jusqu’à disparaître à la jonction des éléments. Des silhouettes vagues le traversent parfois et débutent une marche qui ne finit jamais, dans un silence de coeur battant et d’introspection, vers les amarres de cargo fantômes, de l’autre côté du monde.

2024, Oct 24

I like to write on trains, specifically, words abound there without searching, balanced and stripped, without project, like small crescents of energy that emanate then freeze in a screen or a dirty window. They'll disappear when the next cleaning crew comes along.

J’aime écrire dans les trains, spécifiquement, les mots y abondent sans recherche, en équilibre et dépouillés, sans projet, comme de petits croissants d’énergie qui émanent puis se figent dans un écran ou une vitre sale. Ils disparaîtront au passage de la prochaine équipe de nettoyage.

2024, Oct 24

To the west of nothingness, a few moments to question ourselves, to pay neutral attention to the mechanisms at work that drive us to move, to expatriate ourselves, to leave. When a whole life could be spent marvelling at a stretch of forest or a Parisian arrondissement. Attentive, motionless, captivated by the complexity of days, constantly renewed. Choosing to leave everything unfinished, never finishing because of a taste for imperfection, for those small destructions that call for rebuilding, for inspecting those who accompany us and what we leave behind, out of hygiene. Finally, probably because movement is a life drive, and the immobility that reassures some generates an age-old terror in others.

À l’Ouest du néant, quelques instants pour s’interroger, poser une attention neutre sur les mécanismes à l’œuvre qui poussent à se déplacer, s’expatrier, partir. Alors qu’une vie entière pourrait être vécue dans l’émerveillement d’une portion de forêt ou d’un arrondissement parisien. Attentifs, immobiles, captivés par la complexité des jours, sans cesse renouvelée. Choisir de tout laisser inachevé, ne jamais finir par goût de l’imperfection, de ces petites destructions qui appellent à rebâtir, à inspecter ceux qui nous accompagnent et ce que l’ont laissera, par hygiène. Enfin, probablement car le mouvement est une pulsion de vie, et que l’immobilité qui rassure certains génère une terreur séculaire chez d’autres.


2024, Sep 24

The sky is low, petrol blue, desaturated in places, the opaque clouds dotted with diffuse white veins, the residue of light that has failed to break through. I'm on my way back, accomplished, exceptionally inefficient. The train is barely moving, slipping against the brambles and desolate cottages, in this barren countryside, in this life in which nothing ever happens, at the edge of the track, in the heart of the void. A few kilometres away, the sky is pierced, the circumference of a locality, an agricultural cooperative. A warm citrus light, studded with stones, pours down in 5 thick columns, caught by gravity. A shape detaches itself from the clouds, an incandescent protuberance. It begins its descent with the

Le ciel est bas, bleu pétrole, desaturé par endroits, les nuages opaques jalonnés de veines blanches diffuses, résidus d’une lumière qui n’a pas réussi à percer. Je suis sur le retour, accompli, exceptionnellement inefficace. Le train avance à peine, glisse contre les ronces et les pavillons désolés, dans cette campagne rase, dans cette vie dans laquelle jamais rien n’arrive, au bord du rail, au coeur du vide. À quelques kilomètres, la nappe du ciel est percée, la circonférence d’un lieu-dit, d’une coopérative agricole. Une lumière d’agrume, constellée et tiède, se déverse en 5 colonnes épaisses, happée par la gravité. Une forme se détache des nuages, protubérance incandescente. Elle amorce sa descente avec la lenteur des hautes sphères alors que je la perd de vue derrière un paysage obstacle et quelques cabines de chasse.

2024, Sep 24

Take yourself by the hand, go out for a walk in the company of ideas that have lost their minds, bickering and fighting in an old canvas bag, let them extract themselves, take flight, catch up with the more whimsical ones to give them a break from walking. Being a little cold, looking for the wind that hides and a form of intensity, an epiphany. Return when the muscles suggest it. Start again the next day.

Se prendre par la main, sortir marcher en compagnie d’idées qui ont perdu l’esprit, chamaillant et bataillant dans un vieux sac en toile, les laisser s’extraire, s’envoler, rattraper les plus fantasques pour leur accorder une pause dans la marche. Avoir un peu froid, chercher le vent qui se cache et une forme d’intensité, une épiphanie. Rentrer quand les muscles le suggèrent. Recommencer le lendemain.

2024, Oct 20

We've bought another flat. The violence of the storm makes my insides shake, after the explosion of light, the waiting, the excitement mixed with worry. It's rinsed away the dust that's still rolling off my tongue, and some of the paint splatters may never go away. I challenge fatigue to a game whose rules it invented. It's fading away, no more than an echo.

Nous avons acheté un autre appartement. La violence de l’orage fait trembler mes entrailles, après l’explosion de lumière, l’attente, l’excitation mêlée d’inquiétude. Il est venu rincer la poussière qui roule encore sous ma langue, certaines éclaboussures de peintures ne partiront peut-être jamais. Je défie la fatigue à un jeu dont elle a inventé les règles. Il s’éloigne, il n’est plus qu’un écho.

2024, Oct 24

La dernière Jetée. Long, on the edge of the city, on one side numb boats, on the other the departure of the blue and inert immensity, which is linked to the sky. It is reached by a narrow bridge with skinny feet, eaten away by salt and shells. Once crossed, it unfurls until it disappears at the junction of the elements. Vague silhouettes sometimes cross the bridge and begin a march that never ends, in a silence of beating heart and introspection, towards the moorings of phantom cargo ships on the other side of the world.

La dernière Jetée. Longue, au bord de la ville, sur un flanc les bateaux engourdis qui se gèlent les couilles, sur l’autre le départ de l’immensité bleue et inerte, qui se lie au ciel. On y accède par un pont étroit aux pieds maigres, rongés de sel et de coquilles. Une fois traversé, elle se déroule jusqu’à disparaître à la jonction des éléments. Des silhouettes vagues le traversent parfois et débutent une marche qui ne finit jamais, dans un silence de coeur battant et d’introspection, vers les amarres de cargo fantômes, de l’autre côté du monde.

2024, Oct 24

I like to write on trains, specifically, words abound there without searching, balanced and stripped, without project, like small crescents of energy that emanate then freeze in a screen or a dirty window. They'll disappear when the next cleaning crew comes along.

J’aime écrire dans les trains, spécifiquement, les mots y abondent sans recherche, en équilibre et dépouillés, sans projet, comme de petits croissants d’énergie qui émanent puis se figent dans un écran ou une vitre sale. Ils disparaîtront au passage de la prochaine équipe de nettoyage.

Article / Apr 2025

Venice, Italy / Jan-Mar 2025

Biarritz, France / Jan-Mar 2025

France / Oct-Dec 2024

Hamburg, Germany / Dec 2023

Thailand / Jul 2023

Santorini, Greece / Oct 2022

Article / Apr 2025

Venice, Italy / Jan-Mar 2025

Biarritz, France / Jan-Mar 2025

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Hamburg, Germany / Dec 2023

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Santorini, Greece / Oct 2022